«Futur 2.0» est sorti en novembre. Vous continuez d’occuper le terrain, c’est la clé du succès?
Booba (rappeur): Ce n’est pas vraiment une stratégie, mais
juste l’envie de faire des morceaux. J’ai vraiment besoin de sortir des
trucs. Et c’est l’époque qui veut ça, c’est direct avec les réseaux
sociaux. En général, je ne suis pas fan des rééditions, d’ailleurs c’est
la première fois.
Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux. Vous trouvez le temps ou une équipe travaille pour vous?
Un
peu les deux. Je poste beaucoup sur Instagram. C’est rapide, immédiat,
et tu es ton propre directeur artistique en quelque sorte.
Vous n’avez pas sorti de nouveau volume d’«Autopsie», comme tous les deux ans…
C’est
un projet que je développe depuis toujours. En fait, je n’avais
personne en tête, donc j’ai préféré ne pas sortir de nouvelle
compilation.
Vous avez fait vos plus grosses dates l’an passé. Quel sentiment cela procure?
Ce
n’est pas très compliqué en fait, je commence à avoir l’habitude. Mais
c’était excitant, un beau challenge car ce n’était pas gagné au départ.
Et le public a répondu présent, à Paris comme en province.
Après la tournée des Zenith, vous avez enchaîné sur les clubs. Une autre ambiance?
Ça
n’a rien à voir. Dans les clubs, ce sont des shows de 20 à 30 minutes.
C’est une autre approche. Il y a une ambiance de fête, une proximité
avec le public. C’est ce que j’aime, c’est plus un partage. Et c’est
quelque chose que je peux faire souvent, et je peux y tester mes
nouveaux morceaux, prendre la température.
Vous êtes autant businessman qu’artiste. Comment vont les affaires?
J’ai
toujours été un businessman malgré moi. Très tôt, j’ai dû créer un
label indépendant pour sortir ma musique. Les affaires tournent, mais il
faut toujours être en évolution.
Quels sont vos projets pour cette année?
Je
vais prochainement sortir un nouveau morceau, avec des jeunes de
Boulogne, S.D.H.S. Family. Et je travaille sur d’autres choses, dont un
nouvel album.
Vous allez continuer à travailler avec les producteurs Therapy?
Non,
je ne travaille plus ni avec eux ni avec Kaaris d’ailleurs. Le succès
de ce dernier est positif, ça prouve que notre collaboration a payé.
Mais nous avons des divergences personnelles, rien de grave pour autant.
Pour ce qui concerne les producteurs, je reçois des sons tous les
jours, après c’est à moi de faire mon choix, comme pour une draft NBA.
Je passe énormément de temps à écouter des instrus, en voiture, en
avion, à l’hôtel. Je les teste sur la longueur, j’essaye d’imaginer
comment ils vont vieillir. J’essaye de m’imprégner d’un son pour écrire,
c’est pour moi le point de départ, comme le scénario d’un film.
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