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Booba en interview pour le magazine Surface Football Magazine

Le rendez-vous est fixé dans les locaux de Ünkut, à Boulogne, à l’occasion de la sortie de Futur2.0, réédition de son dernier album. Casquette, survêtement, montre de luxe : Booba a le look du rappeur lambda qu’il n’est pas. Le temps des présentations, l’homme nous indique qu’il veut débuter par l’interview et non par les photos. On s’exécute. Et si les 1ère questions laissent place à des réponses courtes, Le duc de Boulogne se prend petit à petit au jeu, surtout quand on le lance sur son conflit avec Skyrock. Entretien avec un homme qui parle comme il rappe et qui, une fois lancé, ne s’arrête plus.
LIRE LA SUITE POUR VOIR L’INTERVIEW…
En France, on a fait de toi l’ennemi public numéro 1. Mais tu fascines malgré tout les gens. Pourquoi cette attitude/répulsion à ton égard ?
Ennemi depuis le début, d’ailleurs, Je pense que je fascine parce qu’ils font tout me couper les jambes et me mettre des bâtons dans les roues mais malgré ça, j’arrive toujours à être numéro un. Et sans rentrer dans le moule, en faisant mes propres trucs. Ce qui les intrigue un peu. Quand j’ai envie de balancer un morceau et de faire un clip, je le fais. C’est moi qui mène, c’est comme ça que ça devrait se passer pour tout le monde. Je fais le travail de rappeur et de directeur artistique en même temps, vu que c’est ce qui manque en France. Quelqu’un qui s’y connait vraiment !
Quelle est la réalité du rap français aujourd’hui ?
C’est très dur de nos jours. Il y a peu de gens qu’en vivent et la plupart sont dépendants de Skyrock, donc victime de Skyrock. Des artistes font des Planète Rap et derrière ne font que peu de ventes. Maintenant, à mon avis, le seul moyen d’exister et s’autoproduire, en ayant du talent bien sûr. Il faut être indépendant et miser sur la qualité. Avec tout ce qu’il y a sur le net, tout est disponible en deux, trois clics, t’es obligé de faire la différence. Il y a de la place pour tout le monde, mais pour sortir du lot, il faut vraiment avoir quelque chose.
Aujourd’hui que t’inspire Skyrock ?
Je n’écoute même plus cette radio Skyrock de nos jours c’est Laurent Bouneau le grand manitou qui fait ce qu’il veut et qui dirige le rap français. Qui dit aux maisons de disques quoi signer quoi jouer de rajouter un refrain …. Il fait la pluie et le beau temps et Fred en animateur vedette c’est de la soupe quoi.
Tu as déclaré que tu étais prêt à être père depuis tes 18 ans. Penses-tu que le devenir pourrait assagir tes textes ?
Non, rien à voir. Snoop Dogg est bien père de famille ! Je ne pense pas que ça change quelque chose. Après, je ne vais peut-être pas mettre mes chansons en boucle à la maison quans il y a la petite. Mais ça ne changera pas.
Dans ton actualité, il y a récemment eu ces histoires de clashs. Est-ce inhérent au rap selon toi ?
Je compare toujours le rap au sport. Dans le sport, il y a eu le coup de tête de Maserati…
Materazzi ?
Ah, j’y étais presque (rires). Et comme le rap vient de la rue, il est symbolisé par des bandes rivales, des quartiers opposés, ce qui implique un aspect compétition. Donc forcément, du « trash talking ». Des grandes gueules qui vont dire : « Non, c’est moi le meilleur ». Quand t’y penses, c’est vrai que dans la variété française, il n’y a pas ça. Tu n’imagines pas Goldman contre Bruel qui dirait : « Tu vas voir toi, je vais te mettre un coup de guitare ! » (rires). Bref, qui dit compétition dit forcément clash. J’estime que mes clashs récents sont hors compétition, ce n’est plus sportif du tout, ça va trop loin. Pour ma part, mes morceaux restent de vraies musiques. Mais eux (Rohff et La Fouine, ndlr), ce qu’ils ont fait, c’est essayer de faire de la parodie et balancer des insultes gratuites. Autant se donner rendez-vous et se mettre sur la gueule, ça a plus de sens que ces clashs. Étant donné qu’artistiquement, il n’y a rien de leur côté… C’est plus de la haine envers moi que de vouloir montrer qu’ils sont les meilleurs.
Ribéry est en couverture de Surface. Que penses-tu de sa trajectoire, souvent critiqué comme toi, mais qui aujourd’hui est prétendant au Ballon d’Or ?
Je ne connais pas trop son parcours. Mais une chose valable pour tout le monde, autant dans le foot que dans la musique, c’est qu’on est dans des arènes (sic) : si tu marques c’est bon, et quand tu ne marques plus c’est : « Ah regarde, hier il était en boîte, c’est une merde. » Peu importe ce que les gens disent, l’important c’est le résultat. Pour un footballeur, si on parle en mal de toi, tu dois marquer un but et faire ça (il met son index devant sa bouche et fait chut). Mais quand on te critique et que derrière tu n’es pas au rendez-vous, là c’est embêtant parce que tu leur donnes raison. Quand tu as une grande gueule, il faut assumer derrière. Je prends l’exemple de Floyd Mayweather – bon, c’est vrai qu’il abuse un peu – les gens ne cessent de parler sur lui, mais quand il monte sur le ring, il y a un vrai match de boxe et il gagne. Donc il peut se le permettre.
Ne trouves-tu pas qu’il y a un décalage entre la façon dont les joueurs français sont perçus en France et à l’étranger ?
Quand tu es dans une bonne équipe, que tu gagnes, que tu as de vrais supporters, tu as plus la niaque. Alors que l’équipe de France est toute pourrie, ils arrivent à peine à se qualifier, ils se font huer… Limite, ils n’y vont que pour le chèque quoi, ça ne donne pas envie. Tu vois ce que je veux dire ? Si demain on me met en équipe de France, jamais tu ne me verras dire (ton ironique) : « Allez les mecs, on va la prendre la Coupe cette année ! ». Non, tu sais que c’est mort d’avance. C’est plutôt : « Bon bah, on y va les mecs ? ». Tu vois ce que je veux dire ? C’est ça qui est triste. Ce n’est pas : « Bon bah, on a nos chances… ». C’est comme si on me disait d’aller faire un concert au nouveau Casino de Paris ou à Bercy, tu vois la différence et la motivation, ça n’a rien à voir. Et puis, ils n’ont pas de leader non plus. On va encore parler de Michael Jordan mais il était tellement fort et il en voulait tellement qu’il motivait les autres à gagner pour lui, presque. Comme quand Zidane était en équipe de France, il était respecté, charismatique. Tu avais envie de jouer avec lui. Aujourd’hui, je ne pense pas qu’il y ait un joueur qui donne envie de jouer avec.
Peut-être Ribéry, non ?
Ribéry est fort mais au niveau charisme, c’est Ribéry quoi.
Ribéry, Ronaldo, Messi … Si tu devais donner un avis pour le Ballon d’Or, quel serait-il ?
Ronaldo est impressionnant, je n’ai pas beaucoup suivi mais à chaque fois que je vois le Top But c’est lui. Il le mérite jepense. En ce moment il est plus chaud que Messi non ?
Au niveau stats, oui.
Il a déjà eu le Ballon d’Or ?
Oui en 2008.
Je pense qu’il le mérite . Mais Ribéry il marque vraiment, il est chaud ?
Il a tout gagné l’année dernière dernière avec le Bayern Munich.
Oui mais il n’est pas plus chaud que Ronaldo ! Ronaldo il est vraiment chaud.
Quelle est la question qui t’a le plus agacé en interview ?
En général, ce sont les gens qui ne comprennent pas du tout ma musique, le message, l’univers. Et qui vont par exemple me traiter de misogyne. Ou sinon, « pourquoi il y a des meufs dénudées dans tes clips ? ». Alors que normalement, tu ne te poses même pas la question… C’est parce qu’elles sont bonnes ! (rires). Quand tu dois expliquer ce genre de truc, ça perd tout son sens. C’est comme si on te montrait une cascade incroyable dans un film et on te montre ensuite tout l’envers du décor, le tournage… Ça casse tout.
Tu as plus de trente tatouages. Tu peux me dire rapidement ce qu’ils signifient ?
Plus de trente oui. J’en ai beaucoup en rapport avec l’histoire des noirs et de l’esclavage. J’ai une photo d’un pendu, avec des mecs du Ku Klux Klan qui posent devant. J’ai une croix en feu comme le Ku Klux Klan. J’ai une photo de ma grand-mère sénégalaise j’ai aussi Maitre Yoda sur le poing, j’aime bien sa gamberge.
Tu écris toujours tes textes sur ton BlackBerry ?
Oui … J’essaie de sauver l’Amazonie, plus de papiers (rires)
Quel est ta punchline dont tu es le plus fier ?
Je me rappelle jamais de mes trucs … Je vais dire « Tu veux t’asseoir sur le trône ? Faudra t’asseoir sur mes genoux ». Mais ce n’est pas ma préférée, j’en ai plein.
 
 
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