C’est loin d’être un débutant. Kaaris
a plus d’une décennie d’expérience dans le milieu du hip-hop. Pourtant,
son premier album vient tout juste de sortir et s’est emparé
immédiatement de la tête du top numérique. Après des débuts difficiles, Kaaris a été invité par Booba sur le morceau «Kalash». Immédiatement, la popularité de Kaaris a explosé. Et le rappeur de Sevran transforme l’essai avec un premier album sombre et ardu.
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Comment se fait-il que vous ayez mis si longtemps à sortir ce premier album?
Les portes étaient fermées, je ne sais pas pourquoi. Et à un moment, tout s’est débloqué, grâce à Booba.
Où vous situez-vous sur la scène rap française?
Je fais du street rap, bien sale.
Pourtant, vos titres passent sur Skyrock…
Ils ont joué le jeu, ils se mettent à
passer du street rap. Tout le monde y gagne parce que les jeunes veulent
écouter ça. Je ne me suis jamais défroqué. Ça reste toujours du
Kaaaris, un truc bien lourd. Ce n’est pas moi qui me suis mis à faire du
rap commercial, c’est Skyrock qui s’est ouvert à mon rap.
Vous avez du succès avec votre rap mais ce n’est pas du rap commercial?
Ce n’est pas péjoratif. Sexion d’Assaut,
c’est ce qui se fait de mieux en rap français, tout simplement parce que
ce sont eux qui vendent le plus d’albums. C’est simple.
La qualité d’un album dépend uniquement de ses ventes alors?
Non, pas seulement. L’instru, c’est 70%
du morceau. Le refrain, c’est 20%. Le reste, l’écriture, ça compte
finalement peu dans le succès d’un morceau. Mais c’est là qu’on juge la
qualité technique. Le rap est devenu du sport, une compétition de fou.
Ce sera à celui qui sort la meilleure punchline.
Homophobe ou sexiste si possible…
Ça fait partie du jeu, c’est le rap game qui veut ça, la violence… Après, il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre.
Quand vous rapez, vous interprétez un personnage?
Je mets en avant une facette de ma
personnalité, la face sombre et violente. Le Kaaris sûr de lui. Mais je
ne fais pas seulement de l’egotrip. «Or noir», c’est un titre plus
personnel, et plus calme aussi. Je parle de moi. Et c’est un de mes
morceaux préférés.
Vous pourriez faire du rap conscient?
Le rap conscient, je n’en fais pas, j’ai des parents pour ça. Mais il y a des petits messages quand même dans certains morceaux.
Par exemple?
Je vante les vertus du courage, de la
persévérance. Dans ma vie, j’ai été patient. Je suis content de ce
succès mais je veux aller plus loin. Je travaille déjà au deuxième
album.
Vous devez beaucoup à Booba.
«Kalash » a allumé la mèche. Mais moi, je continue de faire ce que je fais depuis dix ans.
C’est pour le remercier que vous l’avez invité sur l’album?
C’était normal. Il m’a beaucoup aidé sur
l’album. Il fait un refrain. Mais je ne voulais pas d’autres featurings.
C’est mon premier album, je suis venu me présenter. Je voulais livrer
beaucoup de son. Parce qu’il y a peu de choses sur moi sur Internet.
Maintenant, il y en a un peu plus. Vous avez des fans et des détracteurs…
Je ne veux pas passer des heures à
polémiquer. Ce n’est pas mon truc. Des mecs qui m’ont manqué de respect
ces dernières années, ça manque pas. Mais maintenant, j’ai faim, j’ai
super faim. Je ne laisserai plus personne me marcher dessus.
Vous écoutez du rap français?
J’écoute forcément. Je suis dans le rap. Je dois m’y intéresser.
Beaucoup de rappeurs français font plutôt référence au rap américain.
Oui, moi aussi. Ma grosse référence, c’est le rap de Chicago. J’adore le son et la scène de là-bas.
Aller enregistrer un album à Chicago, ce serait un rêve?
Non parce que c’est réalisable. Mon vrai rêve, c’est de trouver la paix, le bonheur.
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