côté "bling bling" du "Duc de Boulogne", on oppose le côté "vrai" du "Padre du Rap Game", et
chacun peut se targuer de compter dans ses rangs de nombreux fans prêts à défendre leur artiste. Alors
lorsque ces deux MC rentrent en guerre ouvertement, certains éclaircissements doivent être apportés afin
de cerner les forces en présence.
chacun peut se targuer de compter dans ses rangs de nombreux fans prêts à défendre leur artiste. Alors
lorsque ces deux MC rentrent en guerre ouvertement, certains éclaircissements doivent être apportés afin
de cerner les forces en présence.
Les têtes d'affiche du rap game
Lorsque Rohff ou Booba balance un nouveau son ou un nouveau clip, le million de vues sur Youtube est vite
atteint. Chacun revendique la place de numéro un du "rap game" et l’engouement autour de la
compétition entre les deux rappeurs s’est accéléré et a pris de l’ampleur avec l’émergence des réseaux
sociaux. A chaque morceau son lot de commentaires (pas toujours objectifs et souvent mal écrit) et la
moindre punchline est décortiquée, analysée et dans la majeur partie des cas… mal interprétée.
Dans les nombreuses interviews des deux MC, la question d’une éventuelle collaboration revient très
souvent, preuve du désir que cultivent les amateurs de rap français à voir les deux figures emblématiques
du game posés ensemble. Il semble évident que depuis le 11 Septembre 2012, et la sortie du morceau de
Rohff "Wesh Zoulette", cette possibilité relève désormais de l’utopie.
L’origine du froid
Les plus déçus pourront se consoler en réécoutant autant de fois qu’ils le désirent le morceau "Cru",
enregistré en 2001 et où on retrouve le PDRG et le Boss du Rap Game en compagnie de Rim’k du 113. Ce
titre devait initialement figuré sur l’album de Rohff "La Vie avant la Mort" mais des divergences
contractuelles entre Hostile (label de Rohff) et Booba, qui souhaitait en plus de récupérer les droits du
morceau "Le Crime Paie", bénéficier d’une forte avance, sont apparues. Rohff se retrouve dans un conflit
d’intérêts qui n’est pas le sien et cerne les malversations du rappeur des Hauts de Seine. La rue a ses
standards, ses codes : le respect et l’engagement pris avec l’autre en sont des piliers.
atteint. Chacun revendique la place de numéro un du "rap game" et l’engouement autour de la
compétition entre les deux rappeurs s’est accéléré et a pris de l’ampleur avec l’émergence des réseaux
sociaux. A chaque morceau son lot de commentaires (pas toujours objectifs et souvent mal écrit) et la
moindre punchline est décortiquée, analysée et dans la majeur partie des cas… mal interprétée.
Dans les nombreuses interviews des deux MC, la question d’une éventuelle collaboration revient très
souvent, preuve du désir que cultivent les amateurs de rap français à voir les deux figures emblématiques
du game posés ensemble. Il semble évident que depuis le 11 Septembre 2012, et la sortie du morceau de
Rohff "Wesh Zoulette", cette possibilité relève désormais de l’utopie.
L’origine du froid
Les plus déçus pourront se consoler en réécoutant autant de fois qu’ils le désirent le morceau "Cru",
enregistré en 2001 et où on retrouve le PDRG et le Boss du Rap Game en compagnie de Rim’k du 113. Ce
titre devait initialement figuré sur l’album de Rohff "La Vie avant la Mort" mais des divergences
contractuelles entre Hostile (label de Rohff) et Booba, qui souhaitait en plus de récupérer les droits du
morceau "Le Crime Paie", bénéficier d’une forte avance, sont apparues. Rohff se retrouve dans un conflit
d’intérêts qui n’est pas le sien et cerne les malversations du rappeur des Hauts de Seine. La rue a ses
standards, ses codes : le respect et l’engagement pris avec l’autre en sont des piliers.
La street crédibilité
Le rap est par essence une discipline de la rue. Il est né à la fin des années 70 dans les ghettos aux États
Unis, et le sens des propos tenus par les MC se devait de correspondre à une réalité ou à un vécu. Loin de
nous de penser, que cet art soit réservé uniquement à des personnes ayant grandi dans un contexte social
difficile, mais il nous semble justifier d’exiger d’un rappeur une certaine honnêteté vis à vis de son parcours,
par respect au moins aux personnes qui l’écoutent.
La cohérence et la véracité des propos de Rohff par rapport à son vécu dans ses différents morceaux n’ont
jamais été remis en cause par le public ou par ses pairs. D’ailleurs, son succès et son influence dans les
banlieues et cités de France, prouve que son discours trouve un écho auprès d’une jeunesse qui s’identifie à
lui. Le rappeur fait rentrer des expressions dans le langage courant : "en mode", "ça fait zizir", et plus
récemment "zoulette".
En ce qui concerne Booba, trop de zones d’ombre planent sur son passé "street". Celui qui aime à
rappeler ses faits d’arme dans ses musiques, jusqu’à exhiber son casier judiciaire dans le clip "Bakel City
Gang", cherche depuis le début de sa carrière à justifier son positionnement et assurer sa crédibilité dans
le rap. Habilement, il saura utiliser l’image "rue" des autres MC pour se l’approprier : il posera avec Mac
Tyer, Kennedy et des membres de la Mafia k’1Fry. A vouloir trop en faire, le rappeur des Hauts de Seine se
fait rattraper par la réalité lors du concert Urban Peace 2 en 2008. Conspué par le public du Stade de France, conscient de la supercherie du rappeur, Booba perd son sang froid et balance sa bouteille de Jacks Daniel vers les spectateurs. Celui qui rappait "Ne joue pas avec la rue, car elle ne joue pas" (La Faucheuse), viens de perdre à son propre jeu.
Unis, et le sens des propos tenus par les MC se devait de correspondre à une réalité ou à un vécu. Loin de
nous de penser, que cet art soit réservé uniquement à des personnes ayant grandi dans un contexte social
difficile, mais il nous semble justifier d’exiger d’un rappeur une certaine honnêteté vis à vis de son parcours,
par respect au moins aux personnes qui l’écoutent.
La cohérence et la véracité des propos de Rohff par rapport à son vécu dans ses différents morceaux n’ont
jamais été remis en cause par le public ou par ses pairs. D’ailleurs, son succès et son influence dans les
banlieues et cités de France, prouve que son discours trouve un écho auprès d’une jeunesse qui s’identifie à
lui. Le rappeur fait rentrer des expressions dans le langage courant : "en mode", "ça fait zizir", et plus
récemment "zoulette".
En ce qui concerne Booba, trop de zones d’ombre planent sur son passé "street". Celui qui aime à
rappeler ses faits d’arme dans ses musiques, jusqu’à exhiber son casier judiciaire dans le clip "Bakel City
Gang", cherche depuis le début de sa carrière à justifier son positionnement et assurer sa crédibilité dans
le rap. Habilement, il saura utiliser l’image "rue" des autres MC pour se l’approprier : il posera avec Mac
Tyer, Kennedy et des membres de la Mafia k’1Fry. A vouloir trop en faire, le rappeur des Hauts de Seine se
fait rattraper par la réalité lors du concert Urban Peace 2 en 2008. Conspué par le public du Stade de France, conscient de la supercherie du rappeur, Booba perd son sang froid et balance sa bouteille de Jacks Daniel vers les spectateurs. Celui qui rappait "Ne joue pas avec la rue, car elle ne joue pas" (La Faucheuse), viens de perdre à son propre jeu.
Influence dans le rap game
Indéniablement, ces deux artistes ont contribué au succès du rap en France à travers une création artistique
saluée par la critique littéraire. Chacun des deux rappeurs jouit d’une certaine aura dans la rap game grâce
aux succès commerciaux de leurs albums.
Plus de 2 millions d’albums et singles vendus à peu près/sans mettre jamais vendu ici que du concret. (Rohff/Progress -2008)
Au révélateur des ventes, Rohff domine les débats : le morceau "Qui est l’exemple" détient le record du single le plus vendu de l’histoire du rap français (plus de 800 000 exemplaires), le "Code de l’Horreur" réalise plus de 55 000 ventes en une semaine dans un contexte de crise de l’industrie du disque, et à chaque album, son lot de "classics" et de récompenses. Booba n’est pas en reste mais ses méthodes de promotion et ses choix artistiques prêtent à confusion. Celui qui clame "Demande à la SACEM qui est le boss" (Au bout des rêves), n’hésite pas à s’attaquer ouvertement à ceux qui vendent plus que lui : Diam’s, Sinik et Matt Pokora. Quel cran pour celui qui aime jouer le gangster à s’en prendre à une femme, et à des personnes dont les prénoms évoquent en rien une quelconque animosité (Mathieu et à Thomas). Obnubilé par les chiffres de vente et l’appât du gain, Booba n’hésite pas à s’afficher à la Star Academy et à poser sur l’album de Tony Parker, sportif NBA millionnaire, en quête de nouvelles sensations, sûrement lassé de s’amuser avec ses voitures de luxe.
Plus de 15 ans de carrière pour Booba et Rohff et des featurings à foison avec d’autres rappeurs. Les
collaborations qui devaient servir de tremplin aux autres artistes du rap game n’ont pas les mêmes effets
selon que l’on pose avec Rohff ou Booba. Simple constat encore : alors que le MC du 9.4 a contribué à
l’émergence d’artistes comme Kamelancien, Sefyu, Alibi Montana, Intouchables, Kayliah, TLF, et plus
récemment Sultan, il est aujourd’hui difficile d’accorder à Booba les mêmes effets sur la carrière d’artistes
ayant collaboré avec lui (Nessbeal ?, Kennedy ?, Nadeï ?, Dje?).
D’ailleurs, Mala, son acolyte de toujours, a du attendre l’année 2009 pour sortir son 1er album (Himalaya),
et force est de constater que l’album est un échec commercialement parlant et qu’à ce jour, nous ne
comprenons toujours pas la stratégie de promotion des artistes chez Tallac Records. Booba souhaiterait-il
que tous les regards soient focaliser sur sa personne quitte à sacrifier les membres de son équipe ??? Là
aussi des choix pas évidents à justifier.
saluée par la critique littéraire. Chacun des deux rappeurs jouit d’une certaine aura dans la rap game grâce
aux succès commerciaux de leurs albums.
Plus de 2 millions d’albums et singles vendus à peu près/sans mettre jamais vendu ici que du concret. (Rohff/Progress -2008)
Au révélateur des ventes, Rohff domine les débats : le morceau "Qui est l’exemple" détient le record du single le plus vendu de l’histoire du rap français (plus de 800 000 exemplaires), le "Code de l’Horreur" réalise plus de 55 000 ventes en une semaine dans un contexte de crise de l’industrie du disque, et à chaque album, son lot de "classics" et de récompenses. Booba n’est pas en reste mais ses méthodes de promotion et ses choix artistiques prêtent à confusion. Celui qui clame "Demande à la SACEM qui est le boss" (Au bout des rêves), n’hésite pas à s’attaquer ouvertement à ceux qui vendent plus que lui : Diam’s, Sinik et Matt Pokora. Quel cran pour celui qui aime jouer le gangster à s’en prendre à une femme, et à des personnes dont les prénoms évoquent en rien une quelconque animosité (Mathieu et à Thomas). Obnubilé par les chiffres de vente et l’appât du gain, Booba n’hésite pas à s’afficher à la Star Academy et à poser sur l’album de Tony Parker, sportif NBA millionnaire, en quête de nouvelles sensations, sûrement lassé de s’amuser avec ses voitures de luxe.
Plus de 15 ans de carrière pour Booba et Rohff et des featurings à foison avec d’autres rappeurs. Les
collaborations qui devaient servir de tremplin aux autres artistes du rap game n’ont pas les mêmes effets
selon que l’on pose avec Rohff ou Booba. Simple constat encore : alors que le MC du 9.4 a contribué à
l’émergence d’artistes comme Kamelancien, Sefyu, Alibi Montana, Intouchables, Kayliah, TLF, et plus
récemment Sultan, il est aujourd’hui difficile d’accorder à Booba les mêmes effets sur la carrière d’artistes
ayant collaboré avec lui (Nessbeal ?, Kennedy ?, Nadeï ?, Dje?).
D’ailleurs, Mala, son acolyte de toujours, a du attendre l’année 2009 pour sortir son 1er album (Himalaya),
et force est de constater que l’album est un échec commercialement parlant et qu’à ce jour, nous ne
comprenons toujours pas la stratégie de promotion des artistes chez Tallac Records. Booba souhaiterait-il
que tous les regards soient focaliser sur sa personne quitte à sacrifier les membres de son équipe ??? Là
aussi des choix pas évidents à justifier.
Wesh zoulette/Wesh morray
Lorsque Kopp décide d’envoyer "Wesh
Morray" comme premier extrait de son nouvel album "Futur", alors que
depuis des semaines le morceau "Caramel" était annoncé, difficile de ne
pas faire le lien avec les propos tenus par Rohff à Fred Musa lors du
Planète Rap de TLF fin août : "Moi je suis pas l’autre zoulette de
Booba,
je ne vais pas faire des chansons sur toi". Effectivement, à caractère et vécu différents, réponses
différentes : Housni a préféré se déplacer dans les locaux de Skyrock afin de régler son désaccord avec
l’animateur, plutôt que de le citer dans un morceau comme l’a pu faire Booba "Tu connais rien au son
comme Fred de sky".
Les propos tenus par le rappeur du 9.2 dans son morceau sont sans équivoque : "Tu prends tes cliques, tu
niques ta mère". Toute personne qui se prétend connaître la rue et ses codes, est conscient de la portée
de paroles injurieuses envers les mères. Rohff balance donc le morceau "Wesh zoulette" où il attaque
ouvertement Ely (prénom de Booba) avec les mêmes armes que ce dernier : "Ceux qui ont levé ta mère
m’ont passé le salem au bigo".
différentes : Housni a préféré se déplacer dans les locaux de Skyrock afin de régler son désaccord avec
l’animateur, plutôt que de le citer dans un morceau comme l’a pu faire Booba "Tu connais rien au son
comme Fred de sky".
Les propos tenus par le rappeur du 9.2 dans son morceau sont sans équivoque : "Tu prends tes cliques, tu
niques ta mère". Toute personne qui se prétend connaître la rue et ses codes, est conscient de la portée
de paroles injurieuses envers les mères. Rohff balance donc le morceau "Wesh zoulette" où il attaque
ouvertement Ely (prénom de Booba) avec les mêmes armes que ce dernier : "Ceux qui ont levé ta mère
m’ont passé le salem au bigo".
Booba répondra t-il à Rohff ?
Booba vient d’annoncer la sortie de son
clip "Caramel" le 21 septembre prochain et aucun commentaire n’a filtrer
quant à sa réaction à l’écoute du morceau "Wesh Zoulette". Ce qui est
certain, c’est qu’aujourd’hui l’image du rappeur de Boulogne est
écorchée : la stratégie de course à "la street crédibilité" qu’il
avait entamé depuis le début de sa carrière est révélée au grand jour et
aux yeux de tous.
Booba nous a habitué à s’attaquer aux personnes les moins dangereuses pour sa carrière et qui ne
bénéficient pas ou très peu du soutien de la rue : Diam’s, Sinik, Sully Sefil, Princess Anies, Willy Denzey,
Vincent Mac Doom…Pour Alpha 5.20 (auteur du morceau la Duchesse de Boulogne), sa pseudo-réponse est parvenu après que le rappeur du Ghetto Fabulous Gang ait mis fin à sa carrière pour se consacrer à la
religion. Enfin il semblerait que Booba s’attaque de nouveau à un autre rappeur issu de la nouvelle
génération dans le remix de Ryan Leslie "Swiss Francs" : "Des balances confirmées veulent prendre la
relève" Rohff a une autre dimension et Booba en a conscience. La mentalité de la rue ne s’achète pas elle s’acquiert par un vécu. Elle ne fait pas de distinction de prénom, de couleur et de religion. A vouloir trop en faire et à se réfugier derrière ce que l’on est pas, le masque finira tôt ou tard par tomber. A l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, une information qui aurait pu être étouffée quelques années auparavant, se retrouve à
circuler à vitesse grand V aujourd’hui. La promotion du nouvel album "Futur" risque d’en pâtir et Booba devra être prêt à supporter des éventuels "Wesh zoulette" lors de ses déplacements en France et à l’étranger.
Au delà de toute l’agitation faite autour de ce "clash", Rohff prépare sereinement son album "PDRG" et
comme il le rappelait dans le morceau "Pleures Pas" "On s’en bat les c******, c’est que du rap". Conscient
du soutien que lui porte la rue, il s’attachera à donner à ses fervents supporters le meilleur de lui même.
Booba nous a habitué à s’attaquer aux personnes les moins dangereuses pour sa carrière et qui ne
bénéficient pas ou très peu du soutien de la rue : Diam’s, Sinik, Sully Sefil, Princess Anies, Willy Denzey,
Vincent Mac Doom…Pour Alpha 5.20 (auteur du morceau la Duchesse de Boulogne), sa pseudo-réponse est parvenu après que le rappeur du Ghetto Fabulous Gang ait mis fin à sa carrière pour se consacrer à la
religion. Enfin il semblerait que Booba s’attaque de nouveau à un autre rappeur issu de la nouvelle
génération dans le remix de Ryan Leslie "Swiss Francs" : "Des balances confirmées veulent prendre la
relève" Rohff a une autre dimension et Booba en a conscience. La mentalité de la rue ne s’achète pas elle s’acquiert par un vécu. Elle ne fait pas de distinction de prénom, de couleur et de religion. A vouloir trop en faire et à se réfugier derrière ce que l’on est pas, le masque finira tôt ou tard par tomber. A l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, une information qui aurait pu être étouffée quelques années auparavant, se retrouve à
circuler à vitesse grand V aujourd’hui. La promotion du nouvel album "Futur" risque d’en pâtir et Booba devra être prêt à supporter des éventuels "Wesh zoulette" lors de ses déplacements en France et à l’étranger.
Au delà de toute l’agitation faite autour de ce "clash", Rohff prépare sereinement son album "PDRG" et
comme il le rappelait dans le morceau "Pleures Pas" "On s’en bat les c******, c’est que du rap". Conscient
du soutien que lui porte la rue, il s’attachera à donner à ses fervents supporters le meilleur de lui même.
D. Carrabine
Bon kiff sur RapNoStreSS !